Publié dans Société

Mendicité dans la rue d’Antananarivo - Des enfants handicapés en location 

Publié le mardi, 14 mai 2019

Cela fait plusieurs années que les rues de la Capitale sont inondées de mendiants de tous âges. Cependant, chacun a ses propres manières d’effectuer son « travail » puisque mendier est devenu, au fil des temps, un autre métier aussi particulier qu’il soit. En effet, nombreux sont ceux qui sont accompagnés par des nourrissons qui n’ont que quelques mois. Mais surtout, il y a les quémandeurs qui sont généralement des grandes personnes, accompagnés par des enfants handicapés circulant en fauteuil roulant. Ces derniers sont tellement nombreux, et l’on se demande si finalement cette pratique n’est pas faite pour toucher la sensibilité des passants, afin de recueillir le plus d’argent. Il faut d’ailleurs noter que les Malagasy sont des gens de cœur, ce qui signifie que tout ce qui touche leur émotion reçoit plus de compassion.

 

Partout

Effectivement, des sources affirment que des parents louent leurs enfants - handicapés ou non - à des personnes pour effectuer leur tâche de mendiant dans les rues de la Capitale. Justement, il existe des mères qui ont comme « devoir » de mettre au monde des bébés afin de les utiliser comme des objets à louer. En fait, le système est en quelque sorte le même que dans la location de voitures. La personne louant l’enfant se charge de lui donner à manger et à s’occuper de lui pendant la journée. C’est exactement ce qu’on fait quand on loue une voiture. On paye l’essence et on s’occupe de prendre soin de la bagnole toute la journée. Ces sources affirment que la location journalière varie entre 3 000 à 5 000 ariary. Cela explique les mendiants qui sont toujours accompagnés de nourrissons qui ont à peine quelques mois. Perdant leurs droits, les enfants victimes de handicap - souvent physique mais parfois mental ou atteints d’hydrocéphalie - n’ont pas le choix et se font utiliser comme des objets pour avoir de l’argent. On les voit partout dans les rues, à Antanimena comme à Ankadifotsy, à Analakely ou encore à Soanierana jusqu’à 67 Ha, en passant par Andavamamba… bref partout dans la ville des mille.

Prix fixe pour différents loueurs

« La plupart des parents de ces enfants handicapés travaillent. Cependant, pour arrondir la fin du mois, ils préfèrent louer à petit prix leurs enfants. Ces derniers sont donc devenus une charge pour eux. Mais avec cette pratique, ils deviennent leur gagne-pain. Les prix varient selon les parents mais en tout cas, le tarif ne dépasse pas les 5 000 ariary par jour. Le prix est fixe mais les personnes qui louent ces enfants changent tous les jours. C’est donc aux prêteurs de trouver plus d’argent pour leur compte, à part le versement », explique une source anonyme. Cette dernière d’ajouter : « La location des enfants handicapés coûtent plus cher par rapport aux enfants ou bébés normaux car les premiers rapportent plus d’argent en les utilisant dans la mendicité ». Mais les méthodes ne s’arrêtent pas là. Il y aussi le technique du « Twins » ou les enfants jumeaux. Dernièrement, à chaque coin de rue se trouvent des enfants, souvent triplés ou quadruplés et qui sont habillés en tenue commune. Bonnets, vêtements et chaussons, rien n’est laissé au hasard. L’objectif est le même : mendier, tout en touchant la sensibilité des passants. Ces derniers trouveront ces bébés mignons et donneront de l’argent pour qu’ils puissent bien manger. Ils sont quand même des triplés et tous les parents savent que c’est difficile de prendre soin autant d’enfants, vu la dureté de la vie.

 Pas de choix

Par contre, il existe des parents qui sont vraiment accompagnés par leurs enfants handicapés. Ils vivent de la mendicité dans les ruelles. C’est le cas d’un père de famille opérant à Antanimena dont son enfant est atteint d’hydrocéphalie. Selon lui, mendier est le seul moyen de gagner sa vie car il ne peut pas travailler et laisser seul son enfant à la maison. Il l’emmène donc partout pour essayer de gagner leur pain quotidien. Quoi qu’il en soit, pour obtenir un peu plus d’argent, les mendiants n’hésitent pas à montrer des choses qui peuvent créer de la pitié chez les gens. Les blessures graves, le visage et la voix triste ou les handicaps suffisent alors pour qu’une personne, choisie spécialement, ouvre son portefeuille. Ainsi, un mendiant d’Analakely exploite le fait qu’il soit aveugle.

Tahiana Andrianiaina

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Editorial

  • Ateliermania !
    Table-ronde par ici. Journées de réflexion par là. Atelier de validation par ailleurs. Il n’y a pas un mois ou un trimestre de l’année sans qu’on organise des réunions de petits groupes pour tel ou tel sujet sinon thème particulier. Et les responsables, les organisateurs, s’apprêtent à tous les coups, à la fin des travaux, à conclure devant la presse les résultats positifs des séances de travail.En cinq décennies, sans compter les dix ans et plus de la Première République, les ateliers de travail s’étaient tous terminés par des résultats encourageants sinon concluants. Aucune de ces séances de travail ne s’était soldée par des résultats négatifs. Mais, durant ces cinquante ans de travaux positifs, le pays ne fait que reculer jusqu’à aboutir en ce moment en l’état d’un Etat le plus pauvre du monde. Quelle contradiction ! Après ces centaines voire ces milliers travaux d’ateliers portant sur des sujets ou…

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